4. Communication dans les Systèmes Multi-Agents
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nécessité | idéalisation du savoir | idéalisation de la croyance | |
si p implique q est une nécessité, et que p est nécessaire, q aussi est nécessaire | si je sais que p implique q, et si je sais que p, alors je sais que q | si je crois que p implique q, et si je crois que p, alors je crois que q | omniscience (axiome K) |
ce qui est nécessaire est vrai | ce que je sais est vrai | - | vérité(axiome T) |
si p est nécessaire, ¬p n'est pas nécessaire | - | si je crois que p, je ne crois pas que ¬p | non-contradiction (axiome D) |
ce qui est nécessaire est nécessairement nécessaire | si je sais quelque chose, je sais que je le sais | si je crois quelque chose, je crois que je le crois | introspection positive (axiome 4) |
ce qui est possible est nécessairement possible | si je ne sais pas quelque chose, je sais que je ne le sais pas | si je ne crois pas quelque chose, je crois que je ne le crois pas | td |
La logique modale utilise les notations de la logique classique, auxquelles on adjoint :
Pour raisonner comme nous le souhaitons, nous introduirons des symboles modaux indexés : au lieu de op, nous écrirons KAp (respectivement BAp) pour affirmer "A sait que p" (respectivement "A croit que p"). K et B sont traditionnellement choisis car ce sont les initiales des mots anglais Know et Believe.
Dans ce langage, un énoncé tel que A
ne sait pas si C est vrai ou non se traduit par :
La troisième conclusion de notre exemple, A désire savoir si C est vrai ou non, introduit une nouvelle notion, celle du désir. Il se trouve que l'on peut également en donner une idéalisation sous forme d'une modalité, dont le fonctionnement est apparenté aux précédentes. L'axiome (K) par exemple, semble adapté à ce cas ; il exprime en effet que si je désire que p implique q, et si je désire que p soit vrai, alors je désire que q soit vrai. L'axiome (D) également : si je désire que p soit vrai, je ne désire pas que ¬p soit vrai. Une version des axiomes (4) et (5) exprimera l'introspection positive et négative des désirs : si je désire quelque chose, je sais que je le désire ; si je ne le désire pas, je sais que je ne le désire pas. Nous noterons DAp le fait que "A désire que p soit vrai".
Question:
Écrire les formules correspondant aux versions des axiomes (K)
(D) (4) (5) qui viennent d'être exposées
Cliquer ici pour voir la réponse.
Question:
Écrire la formule correspondant à A désire savoir
si C est vrai ou non
Cliquer ici pour voir la réponse.
En tant qu'actes de langage, certaines énonciations accomplissent une modification de l'univers : certaines propositions sont vraies avant l'énonciation, d'autres le sont après. La logique modale a, depuis longtemps, cherché à représenter la temporalité. Elle utilise classiquement pour ce faire les modalités futur et passé (notées respectivement F et P) avec l'interprétation intuitive : Fp (resp. Pp) est vrai si p aura lieu dans un possible futur (resp. a eu lieu dans un passé).
On ajoute par dualité des opérateurs G (resp. H) : Gp est une abréviation de ¬F¬p (resp. Hp abrège ¬P¬p) et signifie donc "¬p n'aura lieu dans aucun futur" c'est-à-dire "p sera vrai dans tous les futurs possibles" (resp. "p a été vrai à tout moment passé"). Ces opérateurs s'apparentent à des opérateurs de nécessité, et on leur applique les axiomes (K) et (4) : (K) exprime que si p => q ainsi que p sont vrais dans tous les futurs possibles, alors q est lui aussi vrai dans tous les futurs possibles ; (4) exprime que si p est vrai dans tous les futurs possibles, alors le fait que p soit vrai dans tous les futurs possibles est, lui aussi, vrai dans tous les futurs possibles (et symétriquement pour le passé).
Le futur et le passé sont mutuellement liés par les axiomes :
et, symétriquement,
(si p est vrai, alors il a été vrai à tout moment passé que p aurait lieu dans un possible futur).
Pour que la notion d'action ait un sens, il faut que l'on envisage des futurs différents selon qu'on l'exécute ou qu'on ne l'exécute pas : donc on suppose que la séquence des événements passés est unique, mais qu'il y a plusieurs évolutions futures possibles. L'unicité du passé s'exprime par l'axiome :
Deux opérateurs modaux Fait et Faisable permettent de raisonner sur des actions elles-mêmes. La formule Fait(a,p) signifie "l'action dénotée par a vient juste d'être accomplie, avant quoi p était vrai", et la formule Faisable(a,p), "l'action dénotée par a est réalisable, et si on l'exécute, p sera vrai". Ces nouveaux opérateurs obéissent à certains des axiomes déjà envisagés, par exemple (D):
Ils sont liés aux opérateurs temporels, par exemple par :
Ils présentent d'ailleurs une certaine analogie avec le fonctionnement de ces opérateurs : on trouve ainsi un analogue de l'axiome p => GPp :
et de l'axiome p => HFp qui s'écrit
:
Les actions peuvent se succéder : si on note, comme souvent dans les langages de programmation, par a;b la succession des actions a et b, on a :
Beaucoup d'autres propriétés des actions et de leurs relations
avec les autres modalités ont été développées
(voir dans les références citées en Bibliographie).
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Politechnica University of Bucharest - 2002 |